Le golf et la protection de la biodiversité – un golf en zone Natura 2000
Le golf pastoral de la Charentonne à Bernay (Normandie) est un excellent exemple de conciliation d’intérêt économique et de préservation de la nature.
L’activité du golf est en parfaite cohérence avec les enjeux de protection du site naturel. Le golf adopte une gestion raisonnée du site. On peut considérer qu’il est écologique. Il recourt à une utilisation restreinte de l’eau, il n’utilise pas de produits chimiques. Enfin, l’herbe est entretenu et tondu par des poneys landais, pottocks des Pyrénées, et des moutons écossais.
La preuve en est, son activité se situe dans une zone classée NATURA 2000.
Qu’est-ce que cela implique t-il ?
Tout d’abord pourquoi est-ce important de préserver la nature ?
Aujourd’hui, on sait que la protection de la biodiversité est un des défis majeurs des prochaines années. Pourquoi protéger la biodiversité ? Tout d’abord parce que les disparitions sont souvent irréversibles et puis on ignore encore aujourd’hui toutes les conséquences à cela. La connaissance sur les milieux, les interactions entre les espèces, les équilibres sont encore au balbutiement.
Cependant on sait que la diminution du nombre d’insectes et animaux pollinisateurs (abeilles, chauve-souris…) entraîne une baisse de la fécondation des plantes (qui produisent fruits, légumes, graines, huiles…). La diversité des espèces permet aussi aux écosystèmes de mieux s’adapter aux changements de l’environnement (notamment climatique) et constitue donc une richesse pour tous les êtres vivants. Enfin, la biodiversité rend des services aux Hommes : approvisionnement en nourriture, filtration de l’eau, production d’oxygène…
Pour autant les territoires ont besoin d’avoir une activité économique. Le défi est donc de concilier activité humaine et préservation de la nature.
Comment faire ?
Il existe un outil juridique qui est le classement en site Natura 2000 (terrestre et également en mer). Il a été institué par la directive 92/43/CEE sur la conservation des habitats naturels de la faune et de la flore sauvages (plus connue comme directive habitats), du 21 mai 1992.
Ce classement porte sur des sites naturels ou semi-naturels ayant une grande valeur patrimoniale en raison d’une faune ou flore exceptionnelles qu’ils contiennent.
Il existe de nombreux sites dans toute l’Union européenne. On parle de réseau Natura 2000.
L’objectif est de maintenir la biodiversité dans ces milieux, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales et sachant que la conservation d’aires protégées et de la biodiversité présente également un intérêt économique à long terme.
Il existe deux niveaux de protection du site classé obéissant à des procédures précises. Tout d’abord chaque État commence à inventorier les sites potentiels sur son territoire. Il fait ensuite des propositions à la Commission européenne. Après approbation par la Commission, le site est inscrit comme site d’intérêt communautaire pour l’Union européenne et est intégré au réseau Natura 2000.
Et concrètement ?
La conciliation des [différents] intérêts des acteurs du territoires se matérialise en mettant tout le monde autour de la table au travers de ce que l’on nomme un comité de pilotage (« Copil »). Tous les acteurs : les propriétaires du golf par exemple, mais aussi les chasseurs, les associations de protection de la nature, les agriculteurs, pouvoirs publics, collectivités territoriales pourront échanger leurs points de vue en veillant à la bonne application du droit et au bon déroulement de la gestion du site.
Un état des lieux naturels et socio-économiques sera dressé et partagé avant d’établir les objectifs de gestion de la réserve, pour la conservation du patrimoine naturel, l’information et la sensibilisation du public, le travail réalisé en collaboration avec les acteurs locaux… Il s’agit peu ou prou d’une liste des objectifs de gestion et d’un calendrier des moyens mis en œuvre pour parvenir à atteindre ces objectifs.